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La Reconstruction à Blois

Promenades et Randonnées, Pédestre à Blois
  • Suite aux bombardements allemands de 1940, la ville fut ravagée sur une surface d’environ six hectares. Blois fut déclarée sinistrée par arrêté le 31 juillet 1940.

    La reconstruction s’organisa au niveau national et l’urbaniste parisien Charles Nicod est chargé du dossier en mars 1941.
    Le plan choisi s’adaptait aux spécificités et aux richesses de la ville. Il fut conçu dans l’objectif d’une valorisation de ses qualités paysagères et monumentales, ainsi que dans la perspective de son...
    Suite aux bombardements allemands de 1940, la ville fut ravagée sur une surface d’environ six hectares. Blois fut déclarée sinistrée par arrêté le 31 juillet 1940.

    La reconstruction s’organisa au niveau national et l’urbaniste parisien Charles Nicod est chargé du dossier en mars 1941.
    Le plan choisi s’adaptait aux spécificités et aux richesses de la ville. Il fut conçu dans l’objectif d’une valorisation de ses qualités paysagères et monumentales, ainsi que dans la perspective de son développement touristique. Il s’agissait d’une part de favoriser l’intégration harmonieuse de l’architecture nouvelle à l’enveloppe de la ville préservée.

    D’autre part, on travailla à la mise en valeur des perspectives découvertes après les destructions : la vue sur le château et sur la cathédrale depuis le pont... La question de la visibilité aux abords des édifices classés et sous les remparts fit l’objet d’une réglementation sur la hauteur des bâtiments. Charles Nicod définissait ainsi l’évolution du paysage urbain dont il spécifiait les caractéristiques : la présence des bâtiments, leur couleur, leur texture, leur échelle, leur style architectural, leur caractère, leur lisibilité.

    Néanmoins, des choix controversés furent faits qui relativisèrent le souci qu’eut l’architecte de conserver le patrimoine blésois : on sacrifiait la halle métallique et l’ancienne poissonnerie pour la reconstruction d’un équipement unique et plus moderne, la Tour d’Argent pour l’alignement de la rue des Trois-Clés,
    le théâtre pour l’agrandissement de la place Louis-XII et le dégagement de la vue du château sous la direction d’un nouvel architecte, André Aubert.
    La reconstruction commença à partir de 1946 mais en raison de différentes difficultés les travaux se prolongèrent finalement jusqu’au milieu des années soixante.

    Si vous avez des questions concernant la seconde Guerre Mondiale à Blois, visitez le Centre de la Résistance, de la Déportation et de la Mémoire.
Points d'intérêt
1 Place du château
Les bombardements de juin 1940 et l’incendie qu’ils déclenchèrent détruisent la totalité des immeubles bordant le côté sud de la place du château. La solution préconisée par Charles Nicod de ne pas reconstruire l’emporte grâce à l’argument de la réversibilité alors que la ville comptait énormément de sinistrés à reloger.

L’aménagement de la place fut confié à l’architecte parisien Charles Dorian qui imagina un nouvel écrin pour le château. L’aménagement des espaces publics à proprement parler, place et jardins, considéré comme secondaire dans un contexte de pénurie de logements, s’étala sur de longues années, entre 1955 et 1960.
2 Hôtels d’Amboise et d’Epernon reconstruits
Les hôtels d’Amboise et d’Epernon dataient du règne de Louis XII (1498-1515). En juin 1940, l’incendie provoqué par le bombardement de la ville basse menaçait le château. On fit sauter les deux hôtels à la dynamite pour éviter la propagation du feu au château. Tout le côté sud de la place du Château n’était plus que
ruines.
Au cours de l’élaboration du plan de reconstruction et d’aménagement de la ville de Blois, il fut décidé que les hôtels seraient les deux seuls édifices reconstruits au sud de la place, leur restitution permettant de rendre à la prestigieuse façade de Louis XII un écrin et une échelle.
3 Place Louis XII
Sur cette place, rien ne subsista entre les contreforts du château et la Loire à l’exception de la halle métallique, du théâtre et de la fontaine Louis XII. Les projets proposés à l’été 1940 concordaient tous sur un point :
l’agrandissement de la place. En 1942-43, l’architecte André Aubert effectua une étude spéciale
d’architecture où il conçut une place plantée de nombreux arbres, fixa les contraintes de hauteur et de
matériaux pour les immeubles à reconstruire mais ne définit pas de véritable ordonnance d’architecture
prônant une variété, plus propice à des effets pittoresques. Les travaux de la place Louis-XII, fortement contraints par les destructions du théâtre et du marché et le déplacement des baraques, mises en place pour
les commerçants sinistrés, durèrent de 1947 à 1966.
4 Le marché
Le marché était installé dans une halle métallique construite dans les années 1890 sur le côté sud de la place Louis-XII. Elle fut épargnée par les destructions de 1940. La poissonnerie, située rue du Commerce, fut, elle, légèrement endommagée. Cependant, alors que les bâtiments étaient réparables, leur réunion en un bâtiment unique fut envisagée dès 1940. Ce fut l’architecte blésois Marc Paget qui donna les plans du marché, qui fut mis en service en août 1961 mais périclita dans les années 80 dans le contexte du fort développement des grandes
surfaces installées en périphérie. Le bâtiment a depuis été modifié pour changer de fonction ; son premier usage marchand n’est plus lisible du tout.
5 Place Valin-de-la-Vaissière
L’emplacement de l’actuelle place Valin-de-la-Vaissière était occupé par le collège Augustin-Thierry et une halle métallique à l’usage du marché. Les bombardements de juin 1940 et les incendies détruisirent le premier et endommagèrent la seconde. La reconstruction du collège ne fut jamais envisagée in situ, et dès lors, des projets d’aménagement prestigieux se succédèrent pour cet emplacement aux qualités nombreuses – central, ensoleillé et en bord de Loire.
Un tel site était digne de recevoir un équipement public. Charles Nicod proposa de construire une salle des fêtes qui remplacerait le théâtre de la place Louis-XII, promis à la démolition. Mais ce projet, secondaire par rapport à l’urgence de relogement, fut un temps repoussé avant d’être déplacé à la fin des années 1950, vers la ville haute et la halle aux grains.
6 Place de la Résistance
À la veille de la guerre, il manquait, de l’avis des Blésois, une place de tête de pont reliant le pont et la rue et facilitant la circulation. Charles Nicod proposa une place au plan dégagé et hémicirculaire dans l’axe d’une rue Denis-Papin élargie. Les perspectives découvertes après les destructions étaient préservées par l’ouverture de
nouvelles voies rayonnantes. La reconstruction de Blois commença, place de la Résistance en 1946. Ce
fut le lieu de la cérémonie de pose de la première pierre de la reconstruction de la ville par le ministre de la
Reconstruction et de l’Urbanisme. L’aménagement de la place elle-même n’intervint que dans la seconde moitié des années cinquante.
7 Pont Jacques-Gabriel
Le 18 juin 1940, l’armée française fit sauter la 10e arche du pont pour freiner l’avancée de l’armée allemande.
Le pont ne fut pas touché par les bombardements alliés des 10 au 14 juin 1944. Mais deux mois plus tard, le 16 août 1944, les Allemands firent sauter les trois arches centrales, pour protéger leur retraite en Vienne. Dès la Libération, on déblaya les gravats du pont et on posa une passerelle sur les piles. Celle-ci fut suivie d’une seconde passerelle provisoire. Le pont fut inauguré et rouvert à la circulation en décembre 1948. Le monument est le seul exemple de reconstruction à l’identique de la reconstruction après guerre de la ville de Blois.
8 Immeuble Rousset
L’immeuble, 6 rue des Orfèvres, fut reconstruit à partir des années 1952 pour les établissements Rousset. Fabricants de chaussures, ils étaient sinistrés sur les trois sites. Leurs deux usines avaient été diversement touchées en juin 1940.
Après la guerre, les établissements choisirent de consacrer leurs dommages de guerre au rétablissement de l’activité sur le site Victor-Hugo et à la reconstruction de l’immeuble et du magasin de vente. Par ses matériaux de vente (un des rares immeubles dont la façade est intégralement en pierre de taille), son gabarit, sa singularité et la qualité de ses finitions, cet immeuble marque avec force l’urbanisme de cette placette.
9 Immeuble 20 rue du Commerce
L’immeuble fut construit à partir de 1949, probablement sur les plans de Paul Robert-Houdin ou par Henri Lafargue, tous deux architectes des monuments historiques. Avec sa façade entièrement en pierre de taille et sans doute d’inspiration médiévale, il est l’un des immeubles les plus pittoresques de la ville reconstruite. Depuis sa construction, celui-ci a subi très peu de modifications.
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